Page:Siefert - Rayons perdus.djvu/140

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Ils passent, procession lente,
Tous amoureux & tous déçus,
Cachant dans leur âme brûlante
Leurs vieux secrets inaperçus :

― Charmant, timide, enfant encore,
Tout à ses rêves séduisants,
Naïf & pur comme l’aurore,
Celui-ci meurt à vingt-deux ans.

Il aimait sa sœur & sa mère,
À peine eut-il au dernier jour
La vision de la chimère,
Le désir du premier amour.

La mort déjoua la souffrance
Qui le guettait sur le chemin,
Il partit avec l’espérance,
Croyant encore au lendemain.

― Celui-là, cœur de jeune fille,
Dès ses premiers ans attendit
La paix au sein de la famille :
La tombe seule l’entendit.