Page:Siefert - Rayons perdus.djvu/69

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Que de fois ce semblant de liberté bénie
A brillé dans ma nuit obscure, indéfinie,
Avec des rayons d’or !

Et pourtant, non ! malgré sa lueur scintillante,
Son prisme éblouissant, cette flamme brillante
N’était pas la clarté.
Ce leurre décevant, qui vient & se retire,
Décuple en vous trompant le sévère martyre
De la réalité.

Car la loi de la vie est sérieuse & grave ;
Comme le temps au front met la ride & la grave
Avec son dur couteau,
Ainsi profondément dans notre âme indécise,
Inscrivons ces deux mots de latin pour devise :
Vivere memento !

Oui, souviens-toi de vivre ; oui, malgré la tempête
Ne t’abandonne pas, ne courbe pas la tête,
Résiste, espère, crois !
Ne fuis pas, âme triste, aux sphères inconnues,
Mais, labarum sacré ! si tu sondes les nues,
Vois-y luire la croix !