Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/101

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d’une minute, reparut avec un large chapeau de paille, qui ombrageait son front et ses yeux, et une ombrelle à la main. Sous son chapeau, elle me souriait si malicieusement qu’elle semblait dire : « Regarde comme cela me va bien ! » Nous allâmes ensemble au jardin ; je me dirigeai vers le bosquet de charmes, en réfléchissant tout le temps au moyen d’entamer la conversation, devinant que Hania saurait le faire bien mieux que moi, mais que, ne voulant pas venir à mon aide, elle se moquait de ma gaucherie. Et je cheminais auprès d’elle sans rien dire, abattant d’une baguette les têtes des fleurs.

Soudain Hania se mit à rire, saisit ma baguette, et dit :

— Seigneur Henri, que vous ont fait ces fleurs ?

— Eh ! Hania, il s’agit bien de fleurs ! Tu vois, je ne sais comment entamer la conversation avec toi. Tu as beaucoup changé, Hania. Ah ! comme tu as changé !