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Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/151

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à s’embrouiller, à se disjoindre et à se reformer sous des aspects étranges.

Les récits de mon père, les personnages et les faits de ces récits se confondirent pêle-mêle avec Sélim, Hania et mon amour. Peut-être avais-je une légère fièvre, causée par ma fatigue, car j’étais complètement brisé. Soudain la mèche de la bougie mourante tomba dans le plateau du bougeoir ; il fit sombre, puis un petit feu bleuâtre pétilla ; la lueur brilla encore une fois et disparut. La nuit devait être avancée, car les coqs chantaient sous la fenêtre. Je m’endormis d’un sommeil lourd et maladif, et ce sommeil fut long.

Lorsque je me réveillai, le lendemain, l’heure du déjeuner était passée ; aussi ne me fut-il pas possible de voir Hania avant le dîner, car à deux heures elle travaillait avec madame d’Ives. Mais, ayant bien dormi, j’avais plus de courage et n’envisageais plus la vie si sombrement. « Je serai bon envers