Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/165

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ses yeux, chaque boucle de ses cheveux, le son de sa voix ; j’aimais sa robe, l’air qu’elle respirait et cet amour n’existait pas seulement en mon cœur, il me transperçait totalement, et pour lui seul je vivais ; il coulait dans mes veines, il me consumait. Chez les autres, l’amour n’exclut peut-être pas les autres choses ; pour moi, tout l’univers se concentrait en elle. Pour tout le reste, j’étais aveugle, sourd et stupide, parce que tout mon esprit, toutes mes pensées se reportaient à elle. Je reconnaissais que je brûlais comme un flambeau allumé, que ce feu me consumait, que j’en mourrais.

Je ne me demandai pas ce qui se passait, car je comprenais que ce n’était pas avec moi que Hania était en communion d’idées. Au milieu des gens indifférents, l’homme épuisé par un amour brûlant marche comme dans une forêt, criant, appelant, et écoutant si une voix amie ne répond pas. De même je ne me demandai pas ce qui s’était passé :