Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/222

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ment évanouie, mais la crise était déjà passée. Quand je la vis, j’oubliai alors tout, je tombai à genoux comme un fou devant son lit, et m’écriai, sans faire la moindre attention à madame d’Ives :

— Hania ! ma chérie ! mon amour ! qu’est-ce que tu as ?

— Rien ! rien ! répondit-elle d’une voix faible et en s’efforçant de sourire, c’est fini. Vrai, ce n’est rien.

Je restai avec elle un quart d’heure, ensuite je lui baisai la main, et je rentrai au salon. C’était un mensonge, je ne la détestais pas ! Je l’aimais, comme jamais je ne l’avais aimée ! Mais, quand je revis Sélim, je sentis tout le désir que j’avais de l’étouffer ; oh ! je le détestais, lui, de toutes les forces de mon âme !

Il accourut à ma rencontre avec le prêtre.

— Eh bien, qu’y a-t-il ?

— Ce n’est rien.

Et, me tournant vers Sélim, je lui dis à l’oreille :