Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/292

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Je m’étais juré de ne pas laisser paraître la moindre émotion ; mais, quand je la vis pour la première fois, un nuage me passa devant les yeux, et je tombai par terre sans connaissance.

Dieu ! comme elle était atrocement défigurée !

Quand je revins à moi, Hania pleurait, sur son malheur probablement, et aussi sur le mien, car je ressemblais plus à une ombre qu’à un homme.

— Je suis cause de tout, répétait Hania, je suis cause de tout !

— Hania, ma sœur, ne pleure pas, je t’aimerai toujours !

Et ayant saisi ses mains pour les porter à mes lèvres, comme jadis, je tressaillis et retirai ma bouche. Ces petites mains, autrefois si tendres, si blanches, si jolies, étaient à présent effrayantes ; des taches noires les marbraient presque en entier, et les couvraient d’une croûte rugueuse et repoussante.