Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/93

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une nuit complète régnait partout. Les fenêtres du village n’étaient pas éclairées et seuls, de loin en loin, aux bords de la forêt, brillaient des feux de bois résineux. Dans l’allée de tilleuls qui conduisait à notre maison, il faisait noir à ne rien distinguer ; un homme passa près de nous en chantonnant, mais je ne reconnus pas sa figure. Enfin j’aperçus le perron bien connu ; aux fenêtres, nulle lumière ; évidemment tout le monde dormait ; seuls des chiens accoururent de tous côtés et se mirent à gambader autour de ma voiture. Je sautai en bas et frappai à la porte, mais je n’obtins une réponse qu’après un long temps, et cela me fâcha, car je pensais qu’on m’attendrait. Des lumières parurent enfin aux fenêtres et une voix endormie — je reconnus celle de Francis — demanda :

— Qui est là ?

Je me nommai. Francis ouvrit la porte et me saisit aussitôt la main.