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LE LIVRE DE LA POUSTA.

plus grande béatitude, pendant deux bonnes semaines. Ah ! si j’avais su que je les paierais si cher un jour ! Ma femme finit par me surprendre. Elle vit avec horreur que je fumais. Tout de suite elle sut que je n’avais pas acheté le tabac. Terrifié, tremblant, je fis des aveux complets.

— Que le bon Dieu vous mette où il voudra ! Alors c’est ça votre crime ? demanda un gamin en train de faire griller un morceau de lard.

— Tu ne le trouves pas assez grand, toi, imprudent jeune homme !… Ma femme, dès qu’elle apprit ce qui s’était passé, fondit en larmes, et depuis, cette pauvre bonne Zsuzsi pleure jusqu’à quatre fois par jour, le matin, à midi, le soir et même la nuit, entre deux sommes. Le lendemain, pour ne pas pécher et se damner elle-même, elle dénonça ma faute