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LE LIVRE DE LA POUSTA.

diose par sa simplicité, son silence et dénuée de pensée.

Le monde qui l’entoure lui appartient. Il ne sent personne au-dessus de lui. Où qu’il jette ses regards, il ne voit d’autre âme vivante que lui-même. Son troupeau le connaît, son chien lui est fidèle, sa femme l’aime.

Journaux, politique, luttes, faiblesses, défauts, péchés, il ne sait rien de tout cela. Élevé dans la pousta, il lève les yeux au ciel aux heures d’affliction et les reporte vers la terre quand il songe au pain de chaque jour.

Chacune des étoiles du firmament est à lui, à lui le soleil qui donne la vie, à lui les fleurs de la pousta sans fin ; il règne sur les aigles et les milans parce qu’ici lui seul est l’homme. Lui seul sait ici rire, pleurer. La grandeur simple, le bonheur