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DE DELACROIX AU NÉO-IMPRESSIONNISME

palette composée, comme celle de Delacroix, de couleurs pures et de couleurs terreuses. De par ces ocres et ces terres, le tableau était terni et paraissait moins brillant que ceux que peignaient les impressionnistes avec leur palette réduite aux couleurs du prisme. Mais l’observation des lois du contraste, la séparation méthodique des éléments — lumière, ombre, couleur locale, réactions —, leur juste proportion et leur équilibre, conféraient à cette toile une parfaite harmonie.

Signac était représenté par quatre paysages, peints avec les seules couleurs du prisme, posées sur la toile en petites touches virgulaires selon le mode impressionniste, mais déjà sans mélanges rabattus sur la palette. Le contraste y était observé et les éléments s’y mélangeaient optiquement, sans toutefois la justesse et l’équilibre de la méthode rigoureuse de Seurat.

S’éclairant de leurs mutuelles recherches, Seurat bientôt adoptait la palette simplifiée des impressionnistes et Signac mettait à profit l’apport si précieux de Seurat : la séparation méthodiquement équilibrée des éléments.

Et, comme nous avons vu au début de ce chapitre, tous deux, avec Camille et Lucien Pissarro qui s’étaient enthousiasmés, représentaient, à l’exposition impressionniste de 1886, le néo-impressionnisme débutant.

8. Tous ces tableaux néo-impressionnistes se confondent, et la personnalité des auteurs s’y noie dans la