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LES AILES D’OR

Mon père, un des élus que la justice affame,
Plein du deuil à venir en cachait le linceul,
Mais gardait dans son cœur des tendresses de femme
Pour le jour où sur nous il allait veiller seul.

Que tous deux étaient doux nous protégeant ensemble !
Que celui qui resta sut remplacer l’absent !
Qu’ils ont bien mérité le tombeau qui rassemble
Dans l’éternelle paix où le juste descend !

Ô vous qui de nos jours avez tendu la trame,
Hôtes dont la tendresse emplissait la maison,
Ouvriers de l’argile où se pétrit notre âme,
Vous seuls, vous nous aimez d’un cœur sans trahison !