Page:Silvestre - Les Renaissances, 1870.djvu/72

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Cette page n’a pas encore été corrigée


Je veux savoir l’amour mélancolique et doux
Des austères amants qui n’aiment qu’à genoux,
Ignorant des baisers les douceurs infinies,

Comme les trahisons des espoirs décevants,
Et greffer sur mon cœur aux sèves rajeunies
La fleur, la pâle fleur de ces tombeaux vivants.


III

 
VIERGES qu’un fol amour dans la mort a couchées,
Vestales sous vos cœurs étreignant des flambeaux,
O floraisons de lis par l’aurore fauchées,
Votre ombre est familière aux amis des tombeaux.

Celles-là sont vos sœurs que nous avons cherchées
Et dont le souvenir hante seul nos cerveaux ;
— Pâles Éves aux fronts couronnés de pavots,
De nos flancs par un dieu vous fûtes arrachées ;