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Or le Chou king actuel ne comprend plus que cinquante-huit chapitres précédés d’une préface. Si on tient pour digne de foi l’opinion commune, quarante-deux chapitres manqueraient donc et leur disparition définitive aurait été un des résultats de l’édit fatal promulgué par Ts’in Che-hoang-ti. Le Chou king paraît ainsi être un livre incomplet. On peut aller plus loin encore et se demander si, même dans l’état fragmentaire où il nous apparaît, le Chou king a été reconstitué tout entier au même moment ou s’il ne s’y trouve pas des parties qui y ont été introduites à une époque plus tardive que les autres ; et, comme l’âge où on donna les premières éditions du Chou king est précisément celui de Se-ma Ts’ien, la question peut se poser dans ces termes : Le Chou king que connaissait Se-ma Ts’ien était-il le même que celui que nous avons entre les mains ? La solution de ce problème ne peut être résolue que par l’étude attentive de la manière dont fut établi le texte du livre.

contemporain de Se-ma Ts’ien, dit aussi, dans sa préface au Chou king, que ce livre comptait à l’origine cent chapitres (voy. ce texte de K’ong Ngan-kouo dans Legge, Chinese Classics, t. III, prol,. p. 4, note 5). — Enfin nous relevons dans un commentateur de Se-ma Ts’ien, Se-ma Tcheng (Mém. hist., ch, LXI, p. 1 r°), la curieuse citation suivante :

書緯稱孔子求得黃帝玄孫帝魁之書迄秦穆公凡三千三百三十篇乃刪以一百篇爲尙書十八篇爲中侯。 « Un appendice du Chou king (on appelle wei des traités anciens qui se rattachaient aux divers livres canoniques par les sujets dont ils parlaient) dit : K’ong-tse rechercha et trouva les écrits concernant l’empereur K’oei (il doit être ici question de Yao, mais je ne puis expliquer pourquoi il est appelé K’oei), arrière-arrière-petit-fils de Hoang-ti et alla jusqu’au duc Mou, du pays de Ts’in ; il y avait en tout 3330 chapitres ; il en fit la récension et, de cent chapitres il composa le Chang chou (ou Chou king), de dix-huit chapitres il composa le Tchongheou (je n’ai pas pu déterminer quel ouvrage était désigné par ce titre, mais il est souvent cité dans l’encyclopédie Yuen kien lei han). »