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paraît établi que Tch’ou Chao-suen dut fleurir vers la fin du Ier siècle avant notre ère.

Si, jusqu’à l’époque des T’ang on a accepté sans examen approfondi l’assertion que dix chapitres des Mémoires historiques étaient de la main de Tch’ou Chao-suen, des critiques plus récents CCIV-1 « ont étudié la question à nouveau et ont montré, d’une part que les dix chapitres incriminés n’étaient pas entièrement l’oeuvre de Tch’ou Chao-suen, d’autre part que, dans plusieurs passages non signalés par Tchang Yen on distingue des interpolations soit de Tch’ou Chao-suen, soit d’autres auteurs.

Considérons d’abord les dix chapitres suspects. Les Annales de l’empereur King ne sont point, comme le prétend Se-ma Tcheng, empruntés au Livre des Han antérieurs ; le nom de Tch’ou Chao-suen n’y est mentionné nulle part et nous ne voyons aucune raison de mettre en doute leur authenticité. — En revanche, les Annales de l’empereur Ou sont purement et simplement la reproduction de la seconde partie du traité sur les sacrifices fong et chan ; le texte original est donc perdu ; Tch’ou Chao-suen l’a maladroitement suppléé par la répétition de ce qui se trouvait ailleurs dans les Mémoires historiques ; il s’est contenté de modifier tous les passages où Se-ma Ts’ien avait écrit « le présent Fils du ciel », en substituant à cette expression le titre posthume « l’empereur Ou ». — Le traité sur les rites s’ouvre par deux pages dont l’authenticité est incontestable ; puis viennent toute une série de considérations qui se retrouvent, comme le fait justement remarquer Se-ma Tcheng, dans le Li luen ou Discussions sur les rites de Siun K’ing CCIV-2. - Est-ce un motif suffisant pour faire


CCIV-1. Voyez le Nien eul che tcha ki de Tchao I, chap. I, p. 8 v° et suiv., et le Che ts’i che chang kio de Wang Ming-cheng, chap. 1, §§ 9 et 10.

CCIV-2. Se-ma Ts’ien a parlé de Siun K’ing dans le LXXIVe chapitre des Mémoires historiques ; il nous apprend que cet écrivain était le plus vieux lettré au temps du roi Siang (283-265 av. J.-C.) du pays de Ts’i. — Les oeuvres de Siun K’ing sont réimprimées dans les