grands officiers étaient tous inférieurs à (Hiang) Leang ; chaque fois qu’il y avait dans le pays de Ou d’importants travaux de corvée ou des funérailles, c’était toujours Hiang Leang qui en dirigeait l’exécution ; en appliquant secrètement les lois de la guerre, il avait enrégimenté et discipliné ses hôtes et les jeunes gens ; voilà à quel point on reconnaissait ses capacités[1].
Ts’in Che-hoang-ti vint à Koei-ki et traversa le Tche-kiang[2]. (Hiang) Leang et (Hiang) Tsi le virent ensemble. (Hiang) Tsi dit :
— En voilà un qu’on pourrait bien enlever pour se mettre à sa place[3].
(Hiang) Leang lui mit la main sur la bouche en disant :
— Ne prononce pas de paroles inconsidérées, nous serions mis à mort avec toute notre famille.
A la suite de cet incident, (Hiang) Leang tint (Hiang) Tsi en haute estime.
(Hiang) Tsi était haut de plus de huit pieds ; il était de force à soulever un trépied ; par ses talents et par son impétuosité, il l’emportait sur les autres hommes. Tous les jeunes gens du pays de Ou, quels qu’ils fussent, avaient donc pris l’habitude de craindre (Hiang) Tsi. La première année du règne de Eul-che, de la dynastie Ts’in, au septième mois (9 août - 6 septembre 209 av. J.-C.), Tch’en Ché avec ses compagnons levèrent
- ↑ Hiang Leang avait acquis une telle autorité que, d’une part, les vieillards expérimentés et les hauts fonctionnaires lui laissaient la direction des cérémonies et des travaux publics, et que, d’autre part, ses hôtes et les jeunes gens lui obéissaient comme à leur chef reconnu.
- ↑ Cf. p. 185.
- ↑ J’ai cherché à rendre dans ma traduction la forme un peu vulgaire du propos de Hiang Tsi.