Page:Sima qian chavannes memoires historiques v2.djvu/279

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laisser d’abord Ts’in et Tchao se battre. Pour revêtir l’armure et pour tenir la lance, je ne vous vaux pas ; mais, pour faire des plans à tête reposée, vous n’êtes pas à ma hauteur.

A la suite de cela, il publia dans le camp cette proclamation :

« Ceux qui sont féroces comme des tigres, obstinés comme des moutons, avides comme des loups et dont on ne peut absolument rien faire, je les décapiterai tous.

Puis, il envoya son fils Song Siang pour qu’il fût conseiller de Ts’i ; il l’accompagna en personne ; arrivé à Ou-yen[1], il fit un festin avec une assemblée de choix. Le temps était glacial ; il pleuvait beaucoup ; les soldats avaient froid et faim. Hiang Yu dit :

— Il faut rassembler toutes nos forces[2] pour attaquer Ts’in ; tarder longtemps est impossible. Maintenant c’est une année de disette et le peuple est pauvre ; les soldats n’ont à manger que des racines d’arum et des pois[3] ;

  1. A l’est de la préfecture secondaire de Tong-p’ing, préfecture de T’ai-ngan, province de Chan-tong. — Ce texte vient confirmer l’opinion de ceux qui placent Ngan-yang dans le Chan-tong, car si Ngan-yang avait été dans le voisinage de la préfecture de Tchang-, du Ho-nan, il est bien peu vraisembrable que Song I se fût si fort éloigné de son armée dans le simple but d’accompagner son fils.
  2. L’édition de K’ien-long donne la leçon [] ; le Che ki luen wen donne la leçon [] ; ces deux caractères sont ici l’équivalent du caractère unir ses forces. Cf. Chou king, chap. T’ang kao.
  3. Au lieu de [], le Ts’ien Han chou donne la leçon [] qui peut s’expliquer de deux manières : ou bien en disant que les soldats n’ont plus qu’une demi-ration de pois, ou bien en disant qu’ils sont obligés de mettre moitié de pois dans leur nourriture.