Page:Sima qian chavannes memoires historiques v2.djvu/280

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dans le camp il n’y a pas d’approvisionnements préparés[1]. (Song I) cependant boit du vin en noble compagnie ; il ne fait point traverser le Ho[2] aux soldats pour profiter des vivres de Tchao et unir ses forces aux siennes pour attaquer Ts’in ; « Je profiterai de son épuisement », dit-il ; mais, lorsqu’un État puissant comme Ts’in attaque un État nouvellement formé comme Tchao, il est évidemment de force à supprimer Tchao ; quand Tchao aura été supprimé et que Ts’in sera puissant, de quel épuisement pourrait-on profiter ? En outre, nos soldats ont été récemment battus ; lorsque notre roi s’assied, il n’est pas tranquille sur sa natte ; il a balayé (tout ce qu’il trouvait d’hommes) sur son territoire et les a confiés à son général ; le repos ou le péril de l’empire dépendent de cette unique entreprise. Maintenant (Song I) n’a pas pitié de ses soldats et il poursuit ses desseins privés[3] ; il n’est pas un sujet dévoué à nos dieux tutélaires de la terre et des moissons.

Hiang Yu, étant allé le matin rendre visite au général en chef Song I, lui coupa la tête dès qu’il fut entré dans sa tente ; il sortit et fit cette proclamation dans le camp :

Song I avait comploté avec Ts’i de se révolter contre Tch’ou : le roi de Tchou m’a ordonné secrètement de le mettre à mort.

Dans ces conjonctures, les généraux effrayés se soumirent tous et aucun

  1. [] est ici l’équivalent de [] = actuel, prêt.
  2. Tchang Cheou tsie (cité par le T’ong kien kang mou, chap. II, p. 24 r°), qui place Ngan-yang près de la préfecture de Tchang-, dit que ce fleuve est le Tchang-ho (cf. note 169). Ce doit être le Hoang-ho, si l’on admet que Ngan-yang était dans le Chan-tong.
  3. En envoyant son fils avec le titre de conseiller dans l’État de Ts’i.