Page:Sima qian chavannes memoires historiques v2.djvu/296

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

s’arrête pas aux considérations de détail ; dans les rites importants, on n’exprime pas les politesses secondaires. Quant à maintenant, ces hommes étaient le couteau et l’étal, et nous, nous étions le poisson et la viande. A quoi bon prendre congé ?

Ils partirent donc aussitôt ; (le gouverneur de P’ei) ordonna à Tchang Leang de rester pour l’excuser ; (Tchang) Leang lui demanda :

— Lorsque Votre Majesté est venue, que portait-elle à la main ?

— Je portais, répondit-il, une paire d’anneaux en jade blanc que je me proposais d’offrir au roi Hiang et une paire de tasses en jade que je voulais offrir à Ya-fou. Comme je les ai trouvés irrités, je n’ai pas osé leur faire ces cadeaux ; présentez-les de ma part.

Tchang Leang dit qu’il y consentait respectueusement. En ce temps, le camp du roi Hiang se trouvait sous les murs de Hong-men ; le camp du gouverneur de P’ei était sur les bords de (la rivière) Pa ; ils étaient distants de quarante li. Le gouverneur de P’ei laissa donc là[1] ses chars et ses cavaliers et sauva sa personne en montant seul à cheval ; il n’était accompagné que de quatre hommes, à savoir Fan K’oai, Hia-heou Yng[2], Kin K’iang et Ki Sin[3], qui marchaient à pied en tenant à la main leur épée et leur bouclier. Ils suivirent le bas de la montagne Li et prirent un sentier qui passait par Tche-yang[4].

  1. Le mot [], dit Yen Che-kou a ici le sens de [] = laisser.
  2. Cf. Mémoires historiques, chapitre XCV.
  3. Le Ts’ien Han chou (chap. I, 1e partie, p. 11 r°) écrit Ki Tch’eng : Ki Tch’eng fut le père de Ki T’ong.
  4. Tche-yang qui fut plus tard la préfecture de Pa-ling , était à l’est de la sous-préfecture actuelle de Hien-ning, préfecture de Si-ngan, province de Chàn-si.