Page:Sima qian chavannes memoires historiques v2.djvu/340

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

était Ki[1]. Son père s’appelait T’ai-kong[2] ; sa mère s’appelait la vénérable Lieou[3]. Auparavant, la vénérable, Lieou, se reposant un jour sur la berge d’un grand étang, rêva qu’elle se rencontrait avec un dieu ; au même moment, il y eut des coups de tonnerre, des éclairs et une grande obscurité ; T’ai-kong alla voir ce qui ce passait et il aperçut un dragon écailleux[4] au-dessus de sa femme ; à la suite de cela, celle-ci devint enceinte, puis elle donna naissance à Kao-tsou.

Kao-tsou était un homme au nez proéminent[5] et au front de dragon ; il avait une belle barbe au menton et sur les joues ; sur la cuisse gauche il avait soixante-douze points noirs[6]. Il était bon et amical ; il aimait faire des

  1. Se-ma Ts’ien ne mentionne pas le nom personnel de Kao-tsou qui était Pang, car il était interdit, à son époque, d’écrire ce caractère. — Ki n’est en réalité qu’un surnom, indiquant que Lieou Pang était le troisième enfant ; de même, les deux frères aînés de Lieou Pang sont désignés, l’un sous le nom de Lieou Po c’est-à-dire Lieou l’aîné, et l’autre, Lieou Hi, sous le nom de Lieou Tchong, c’est-à-dire Lieou le second.
  2. Le nom personnel du père de Kao-tsou était Tche-kia ou, suivant d’autres auteurs, T’oan hia.
  3. On ne connaît pas le nom de famille de cette femme et c’est pourquoi Se-ma Ts’ien se contente de l’appeler « la vénérable Lieou ». Tout ce qu’ont raconté sur son compte Hoang-fou Mi et d’autres auteurs de second ordre ne mérite aucun crédit.
  4. On trouve aussi cette espèce de dragon définie comme un dragon sans cornes.
  5. Cf. p. 114, la description de Ts’in Che-hoang-ti.
  6. Le côté gauche correspond au principe yang. Les soixante-douze points symbolisent les soixante-douze jours de l’année qui sont attribués à chacun des cinq éléments (5x72=360, c’est-à-dire le nombre approximatif des jours de l’année). Sur cette valeur symbolique du nombre 72, cf. les soixante-douze anciens souverains qui passent pour avoir accompli les sacrifices fong et chan (Mémoires historiques, chap. XVIII, p. 2 v°), les soixante-douze métaux, etc.