Page:Sima qian chavannes memoires historiques v2.djvu/344

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Ce sont là des choses que ne comprennent point les enfants et les femmes.

En définitive il donna sa fille à Lieou Ki. La fille de l’honorable Lu n’est autre que l’impératrice Lu[1] ; elle enfanta (l’empereur) Hiao-hoei et la princesse Yuen de Lou[2].

Au temps où Kao-tsou était chef d’un ting, il demandait sans cesse des congés pour rentrer chez lui et aller à ses champs ; un jour que l’impératrice Lu se trouvait aux champs avec ses deux enfants et sarclait, un vieillard passa et demanda à boire ; l’impératrice Lu lui donna donc à manger ; le vieillard tira l’horoscope de l’impératrice Lu et lui dit :

— Femme, vous serez élevée en dignité entre tous les habitants de l’empire.

Invité à tirer l’horoscope des deux enfants, il dit en voyant (l’empereur) Hiao-hoei : — Femme, ce qui fera que vous serez élevée en dignité, c’est ce fils.

Il tira l’horoscope de (la princesse) Yuen de Lou et trouva aussi qu’elle occuperait une haute situation comme les autres. Dès que le vieillard fut parti, Kao-tsou revint justement de la maison voisine. L’impératrice Lu lui raconta en détail qu’un étranger avait passé qui avait prédit que « nous, mes enfants et leur mère, serions tous fort élevés en dignité ». A Kao-tsou qui l’interrogeait, elle ajouta :

— Il n’est pas encore loin.

Alors (Kao-tsou) courut après le vieillard et l"interrogea ; le vieillard lui dit :

— La femme et les enfants que je viens de voir avaient tous des airs de prince ; mais la dignité que je présage pour

  1. Cf. le chapitre IX des Mémoires historiques. — Celle qui devait être l’impératrice Lu avait pour nom personnel Tche et pour appellation Ngo-kiu (cf. Mémoires historiques, chap. XLIX, p. 1 v°, commentaire de Se-ma Tcheng).
  2. Cf. note 07.301. .