Page:Sima qian chavannes memoires historiques v2.djvu/345

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vous ne se peut exprimer.

Kao-tsou le remercia en disant :

— Si ce que vous dites arrive réellement, je ne saurais oublier votre bienfait.

Mais lorsque Kao-tsou fut devenu puissant, il ne put savoir où se trouvait le vieillard.

Lorsque Kao-tsou était chef d’un ting, il s’était fait un chapeau en écorce de bambou[1] ; il le portait constamment lorsqu’il reçut l’ordre de rechercher des voleurs et qu’il alla à Sie[2] pour les arrêter ; il continua à le porter lorqu’il fut devenu puissant : ce qu’on appelle le chapeau de Lieou[3], c’est cette coiffure.

Lorsque Kao-tsou était chef d’un ting, il fut chargé par le préfet d’escorter des condamnés qu’on envoyait à la montagne Li[4] ; plusieurs condamnés s’enfuirent pendant la route. Il prévit à part lui que, lorsqu’il serait arrivé à destination, tous l’auraient abandonné ; étant arrivé au milieu des marais qui sont à l’ouest de Fong[5], il s’arrêta pour boire ; pendant la nuit il délia et relâcha les condamnés qu’il escortait en leur disant :

— Partez tous ; moi aussi, à partir de maintenant, je m’en vais.

Parmi les plus braves des condamnés il s’en trouva une dizaine qui se résolurent à le suivre.

Kao-tsou, qui était pris de vin, suivit de nuit un

  1. Yng Chao et Se-ma Piao disent tous deux que cette coiffure est la même que celle qui fut appelée plus tard le chapeau à queue de pie.
  2. Sie était alors une préfecture qui dépendait du royaume de Lou. Cette localité se trouvait à 44 li au sud-est de la sous-préfecture actuelle de T’eng, préfecture de Yen-tcheou, province de Chan-tong.
  3. C’est-à-dire le chapeau de la famille Lieou ; on se rappelle que Lieou est le nom de famille de Kao-tsou.
  4. Pour y construire la sépulture de Ts’in Che-hoang-ti.
  5. Cf. p. 224, n. 1.