Page:Sima qian chavannes memoires historiques v2.djvu/356

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Quelques mois plus tard (Hiang Leang) marcha vers le nord, attaqua K’ang-fou, secourut Tong-ngo et défit l’armée de Ts’in. L’armée de Ts’i s’en retourna ; celle de Tch’ou poursuivit seule vers le nord ; (Hiang Leang) détacha le gouverneur de P’ei et Hiang Yu pour qu’ils allassent attaquer la ville de Tch’eng-yang ; ils en exterminèrent la population ; ils campèrent à l’est de P’ou-yang, livrèrent bataille à l’armée de Ts’in et la défirent ; l’armée de Ts’in se reforma et se garda dans P’ou-yang qu’elle entoura d’eau. Les soldats de Tch’ou se retirèrent et attaquèrent Ting-t’ao ; cette ville ne s’étant point rendue, le gouverneur de P’ei et Hiang Yu allèrent plus à l’ouest ravager le pays ; arrivés sous les murs de Yong-k’ieou, ils livrèrent bataille à l’armée de Ts’in et lui firent essuyer une grande défaite ; ils coupèrent la tête à Li Yeou[1]. Ils revinrent attaquer Wai-hoang, mais cette ville ne se rendit point.

Hiang Leang, après avoir défait deux fois l’armée de Ts’in, se montra arrogant. Song I lui adressa des remontrances, mais il ne les écouta pas. Ts’in envoya des renforts à Tchang Han qui, de nuit, ayant fait mettre des bâillons à ses hommes[2], attaqua Hiang Leang et le battit complètement à Ting-t’ao. Hiang Leang mourut.

Le gouverneur de P’ei se trouvait alors attaquer (la ville de) Tch’en-lieou avec Hiang Yu. En apprenant la mort de Hiang Leang, ils menèrent leurs soldats dans

  1. Cf. note 07.155. .
  2. On appelait hien mei un petit bâton qu’on plaçait en travers de la bouche des soldats pour les empêcher de parler, lorsqu’on voulait faire une attaque dans le plus grand secret. Dans le Tcheou li, livre XXXVII, on voit mentionné le hien mei che ou officier préposé au bâillon ; il est chargé de maintenir le silence lors des grands sacrifices et de bâillonner les hommes au moment des chasses et des expéditions militaires (cf. Tcheou li, trad. Biot, t. II, p. 180. et 393).