Page:Sima qian chavannes memoires historiques v2.djvu/358

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Hiang Yu général en second, et Fan Tseng général en dernier, pour qu’ils allassent au nord secourir Tchao.

(Le roi Hoai) ordonna au gouverneur de P’ei d’aller du côté de l’ouest conquérir le pays et franchir les passes. Il avait convenu avec les divers généraux que, celui d’entre eux qui le premier pénétrerait dans le pays à l’intérieur des passes[1] et le soumettrait, il le ferait roi (de ce pays). En ce temps, les troupes de Ts’in étaient puissantes ; profitant sans cesse de leurs victoires, elles poussaient vers le nord ; parmi les divers généraux, il n’en était aucun qui considérât comme avantageux pour lui d’être le premier à franchir les passes. Seul Hiang Yu, irrité de ce que Ts’in avait défait l’armée de Hiang Leang, était plein d’ardeur et voulait avec le gouverneur de P’ei franchir à l’ouest les passes. Les vieux généraux du roi Hoai lui dirent tous :

Hiang Yu est un homme emporté et violent, brouillon et destructeur. Lorsqu’il a attaqué Siang-tch’eng[2], il n’y a pas laissé un être humain et a mis à mort toute la population ; partout où il passe, il n’est rien qu’il ne détruise et ne tue. D’ailleurs, quoique Tch’ou[3] eût été souvent en avant et eût fait plusieurs conquêtes, naguère le roi Tch’en et Hiang Leang ont été tous deux battus. Il vaut mieux envoyer maintenant un homme supérieur qui se rendra du côté de l’ouest en

  1. Cf. note 06.481. .
  2. Cf. p. 255.
  3. Le royaume de Tch’ou dont il est ici question n’est pas celui du roi Hoai, mais celui qui avait été fondé par Tch’en Ché. Malgré ses premiers succès, Tch’en Ché avait fini par périr, et, peu de temps après, Hiang Leang, père de Hiang Yu, avait été battu et était mort sous les murs de Ting-t’ao. Il semble donc que la ligne de conduite adoptée par Tch’en Ché et Hiang Leang doive être abandonnée ; ce n’est plus sur la violence qu’il faut compter, mais sur la justice, et c’est pourquoi il faut préférer le gouverneur de P’ei à Hiang Yu.