Page:Sima qian chavannes memoires historiques v2.djvu/359

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s’appuyant sur la justice et adressera une proclamation aux vieillards de Ts’in ; les vieillards de Ts’in sont depuis longtemps opprimés par leur souverain ; si vraiment ils trouvent à présent un homme supérieur qui se rende auprès d’eux et ne les moleste pas, il faudra bien qu’ils acceptent de se soumettre. Or Hiang Yu est emporté et violent ; ce n’est donc pas lui qu’on peut envoyer. Seul le gouverneur de P’ei est un esprit généreux et un homme très supérieur ; il est digne d’être envoyé.

En définitive, (le roi Hoai) n’autorisa pas Hiang Yu (à aller dans l’ouest), mais il envoya le gouverneur de P’ei conquérir le pays du côté de l’ouest.

(Le gouverneur de P’ei) rassembla les soldats dispersés du roi Tch’en et de Hiang Leang ; passant alors par T’ang, il arriva à Tch’eng-yang et à Kiang-li[1]. L’armée de Ts’in était couverte sur ses deux côtés par des retranchements et avait vaincu deux armées de Wei[2]. L’armée de Tch’ou sortit en armes, attaqua Wang Li et lui fit essuyer une

  1. Yen Che-kou dit que le caractère [] se prononce ici Kiang. Kiang-li était une préfecture à l’époque des Ts’in, mais les commentateurs n’indiquent pas exactement où elle se trouvait.
  2. La leçon que donnent toutes les éditions de Se-ma Ts’ien me paraît ne présenter aucun sens satisfaisant. Le Ts’ien Han chou (chap. 1, 1e partie, p. 7 r°) donne la leçon [] : « (Le gouverneur de P’ei) attaqua le camp retranché de Ts’in et écrasa ses deux armées. » On lit en effet dans le Tableau chronologique de Se-ma Ts’ien (Mém. hist. , chap. XVI, p. 4 v°) que, le 10e mois de la troisième année de Eul-che-hoang-ti (25 nov. — 23 déc. 208) le gouverneur de P’ei attaqua et défit au sud de Ou-tch’eng l’armée du gouverneur militaire de la commanderie de Tong et l’armée de Wang Li. La leçon du Ts’ien Han chou est donc d’accord avec ce texte, puisqu’il est bien établi que le gouverneur de P’ei défit deux armées de Ts’in.