Page:Sima qian chavannes memoires historiques v2.djvu/364

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

à Hien-yang en serait roi. Maintenant Votre Seigneurie est arrêtée devant Yuan qui est gardée. Yuen est la capitale d’une grande commanderie ; elle tient attachées à elle plusieurs dizaines de villes ; la population en est fort nombreuse ; les approvisionnements y sont considérables. Comme les officiers et le peuple pensent que, s’ils se rendent, ils seront certainement mis à mort, ils se défendent avec énergie et montent sur la muraille (pour la garder). Maintenant si Votre Seigneurie s’arrête à ce siège jusqu’au bout, un grand nombre de ses soldats seront tués ou blessés ; (si au contraire) vous emmenez vos soldats loin de Yuen, (les gens de) Yuan ne manqueront pas de vous poursuivre par derrière. Dans le premier cas, vous perdrez le bénéfice de la convention qui a été faite touchant Hien-yang[1] ; dans le second cas, vous serez harcelé par les forces de Yuan. Si j’ai un conseil à donner à Votre Seigneurie, le mieux est de prendre des engagements pour la reddition (de Yuan) : vous conférerez une terre à l’administrateur (de cette place) pour l’engager à cesser la défense ; vous emmènerez ses soldats et vous irez avec eux du côté de l’ouest ; les villes qui n’ont point encore cédé s’empresseront à l’envi, dès qu’elles apprendront cette nouvelle, d’ouvrir leurs portes pour vous attendre. Votre Seigneurie n’aura plus rien alors qui entrave sa marche en avant.

Le gouverneur de P’ei approuva ce discours[2] ; il nomma donc l’administrateur de Yuan marquis de

  1. La convention en vertu de laquelle celui des généraux de Tch’ou qui pénétrerait le premier dans le pays à l’intérieur des passes, en serait nommé roi.
  2. C’était alors, dit Siu Koang, le septième mois (18 août — 15 sept. 207 av. J.-C.), de la troisième année d’Eul-che-hoang-ti.