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Page:Sima qian chavannes memoires historiques v2.djvu/368

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sont mis à mort avec toute leur parenté ; ceux qui tiennent des conciliabules, on abandonne leurs corps sur la place publique[1]. Pour moi, j’avais fait avec les seigneurs cette convention que celui d’entre nous qui serait le premier à franchir les passes, y serait roi. Je dois donc être roi du pays à l’intérieur des passes. Je prends l’engagement avec vous, vieillards, de réduire les lois à trois articles : Celui qui aura tué un homme sera mis à mort ; celui qui aura blessé un homme et celui qui aura volé seront punis proportionnellement (à l’offense commise)[2]. Pour tout le reste, je supprime les lois des Ts’in. Que tous les officiers et les hommes du peuple restent dans leurs demeures comme par le passé. Le seul motif pour lequel je suis venu, c’est afin, ô vieillards, de vous délivrer de peine ; je n’ai aucun désir d’être ravisseur et cruel ; n’ayez aucune crainte. D’ailleurs, si je retourne camper au bord de la rivière Pa, c’est pour y attendre la venue des seigneurs et conclure une convention définitive.

Alors (le gouverneur de P’ei) envoya des gens qui, avec les officiers nommés par Ts’in[3], parcoururent les

  1. Se-ma Tcheng remarque qu’à l’époque des T’ang on appelait K’i le supplice de la strangulation parce qu’en effet on abandonnait le corps du pendu sur la place publique. Ce rapprochement nous renseigne peut-être sur ce qu’était le supplice K’i, puisque la strangulation répond exactement à ce qu’on sait de ce supplice ; il prouve en tout cas que c’était une variété de la peine de mort, et non un simple bannissement, comme a cru pouvoir le soutenir M. Terrien de Lacouperie (cf. Introduction, note 177).
  2. Par cette réglementation simple et équitable, le gouverneur de P’ei supprimait cette solidarité dont les lois des Ts’in tiraient des conséquences extrêmes en faisant périr des innocents en même temps que le coupable, sous le seul prétexte qu’ils lui étaient apparentés.
  3. Remarquer l’habileté politique du gouverneur de P’ei qui fait accompagner ses propres émissaires par les officiers établis au temps des Ts’in, afin de rendre confiance aux populations.