Page:Sima qian chavannes memoires historiques v2.djvu/400

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personne le commandement de ses troupes ; il attaqua et prit Tsang T’ou, roi de Yen ; puis il donna le titre de roi de Yen au t’ai-wei Lou Koan ; il chargea le grand conseiller (Fan) K’oai de se mettre à la tête d’une armée et d’attaquer (les gens de) Tai.

L’automne de cette même année, Li Ki se révolta ; Kao-tsou prit en personne le commandement de ses troupes et l’attaqua ; Li Ki s’enfuit. Ce Li Ki était un des généraux de Hiang (Yu) ; lorsque ce dernier fut battu, Li Ki, qui était préfet de Tch’en, ne suivit pas Hiang Yu dans sa fuite, mais il se soumit à Kao-tsou qui le nomma marquis de Yng-tch’oan. Lorsque Kao-tsou fut arrivé à Lo-yang, il prit en main la liste des seigneurs immédiats[1] et les convoqua ; Li Ki prit peur[2] et c’est pourquoi il se révolta.

Sixième année (201 av. J.-C.). Kao-tsou allait tous les cinq jours rendre visite à T’ai-kong, comme le veulent les rites qui règlent les rapports entre les pères et les fils dans la vie privée. L’intendant de la maison de T’ai-kong reprit T’ai-kong et lui dit :

— Au ciel il n’y a pas deux soleils, sur terre il n’y a pas deux rois. Maintenant, quoique Kao-tsou soit votre fils, il est le souverain des hommes ; quoique vous soyez son père, vous êtes un sujet. Comment peut-on permettre que le souverain des hommes se prosterne devant un sujet ? S’il en était

  1. Je traduis par « seigneur immédiat » l’expression t’ong heou : les t’ong heou étaient les seigneurs qui n’avaient pas à proprement parler de fiefs, mais qui dépendaient immédiatement de l’empereur.
  2. Li Ki avait sans doute des raisons de croire que cette mesure, en apparence générale, était spécialement dirigée contre lui, et. c’est pourquoi il se révolta.