en profita pour lui donner des conseils en ces termes :
— Votre Majesté s’est emparée de Han Sin ; en outre elle règne dans le pays de Ts’in, à l’intérieur des passes. Ts’in est un État prédestiné à la victoire par sa configuration même ; rendu difficile d’accès par la ceinture que forment autour de lui le Fleuve et les montagnes, il est suspendu à mille li (au-dessus du reste de l’empire), et, à un million d’hommes armés de la lance, il peut tenir tête avec vingt mille hommes. La disposition de son territoire est si avantageuse que lorsqu’il déverse ses soldats sur les seigneurs, il est comme un homme qui lancerait l’eau d’une cruche du haut d’une maison élevée. Ts’i cependant possède à l’est les régions fertiles de Lang-ya[1] et de Ki-mo[2] ; au sud, il a le solide rempart du T’ai-chan ; à l’ouest, il est limité par le Fleuve bourbeux ; au nord, il a l’avantage de (toucher au) P’o-hai[3]. Son territoire est de deux mille li de côté. A un million d’hommes armés de la lance, exception faite pour ceux du royaume élevé à mille li de hauteur[4], Ts’i peut tenir tête avec deux cent mille hommes. Il y a donc deux Ts’in, l’un oriental et l’autre occidental ; gardez-vous de nommer roi de Ts’i quelqu’un qui ne soit pas un de vos jeunes parents.
Kao-tsou lui dit :
— C’est fort bien, et lui fit présent de cinq cents livres d’or.
Plus de dix jours après, (l’empereur) conféra à