Page:Sima qian chavannes memoires historiques v2.djvu/406

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Le grand conseiller Siao (Ho) avait construit, d’après ses propres plans, le palais Wei-yang ; il avait élevé une porte orientale, une porte septentrionale[1], une salle antérieure, un magasin d’armes, un grenier. A son retour, Kao-tsou trouva que les dimensions du palais et des portes étaient exagérées ; il se mit en colère et dit à Siao Ho :

— L’empire retentit de plaintes ; il a souffert de la guerre pendant plusieurs années. Le succès ou la défaite sont encore incertains. Pourquoi construire des palais qui dépassent toute mesure ?

Siao Ho répondit :

— C’est précisément parce que l’empire n’est pas encore rentré dans le calme qu’il est possible d’élever en cet instant des palais ; d’ailleurs le Fils du Ciel a pour maison tout le pays à l’intérieur des quatre mers ; si ce n’est pas par les dimensions et la beauté (de ses édifices), il n’y a rien par quoi il puisse agrandir son prestige ; en outre, ne permettez pas que vos descendants aient lieu d’ajouter à ce que vous aurez fait.

Kao-tsou fut alors satisfait.

Lorsque Kao-tsou était allé à Tong-yuen, il avait passé par Po-jen[2]. Koan Kao, conseiller de Tchao, et d’autres

  1. Littéralement : des piliers de porte à l’est et des piliers de porte à l’ouest (sur ce sens du mot, cf. note 05.331) ; mais il est évident qu’on entend parler ici de tout l’ensemble de la porte. — La porte de l’est s’appelait la porte du dragon vert et celle du nord s’appelait la porte du guerrier sombre. Il n’y avait pas de portes au sud et à l’ouest ; peut-être Siao Ho renonça-t-il à les construire après les reproches que lui avait adressés Kao-tsou.
  2. Au nord-ouest de la sous-préfecture actuelle de T’ang-chang. Préfecture de Choen-, province de Tche-li. Sur ce guet-apens, cf. Mémoires historiques, chap. LXXXIX, p. 5 r°.