Page:Sima qian chavannes memoires historiques v2.djvu/417

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

fort mécontents. Maintenant qu’il s’agit de servir un souverain jeune, si on ne les extermine pas tous, ce sera le trouble dans l’empire.

Quelqu’un entendit ces paroles et les rapporta au général Li[1], qui vint voir Chen I-ki et lui dit :

— J’ai appris que l’empereur était mort depuis quatre jours, qu’on n’annonçait pas le deuil et qu’on projetait de mettre à mort tous les généraux. S’il en est vraiment ainsi, l’empire est en danger. Tch’en P’ing et Koan Yng, à la tête de cent mille hommes, gardent Yong-yang ; Fan K’oai et Tcheou P’o, à la tête de deux cent mille hommes, rétablissent l’ordre dans les pays de Yen et de Tai. S’ils apprennent qu’à la mort de l’empereur tous les généraux sont mis à mort, ils réuniront certainement leurs soldats et feront volte-face pour attaquer le pays à l’intérieur des passes. Les principaux ministres se révolteront à l’intérieur ; à l’extérieur, les seigneurs se soulèveront. Votre perte sera consommée dans le temps qu’il faut pour lever le pied.

Chen I-ki vint rapporter ces paroles (à l’impératrice). Alors, au jour ting wei (4 juin 195) on annonça le deuil ; une amnistie générale fut promulguée dans l’empire.

Lou Koan, apprenant que Kao-tsou était mort, s’enfuit aussitôt chez les Hiong-nou[2]. Au jour ping-yn (23 juin 195)[3], on fit les funérailles. — Au jour ki-se (26 juin 195)[4], on intronisa l’héritier

  1. Li Chang, frère de Li I-ki.
  2. Cf. note 378.
  3. Le Ts’ien Han chou dit : « le cinquième mois, au jour ping yn. » Ce jour est en effet compris dans le cinquième mois (cf. Appendice). En outre, le Ts’ien Han chou dit que la sépulture fut à Tch’ang-ling. Cette localité était à 40 li au nord de Tch’ang-ngan.
  4. Au lieu des deux mots ki-se, le Ts’ien Han chou écrit i hia = quand on eut descendu (le cercueil sous terre).