chant en quatre stances qu’il fit chanter par des musiciens ; le roi était pénétré de tristesse ; le sixième mois (2 juillet - 30 juillet 181), il se tua donc[1]. Quand l’impératrice-douairière l’apprit, considérant qu’à cause d’une femme il avait renoncé à s’acquitter des rites au temple ancestral[2], elle enleva son titre à ses descendants.
Tchang Ngao, marquis de Siuen-p’ing, mourut ; son fils, (Tchang) Yen, fut nommé roi de Lou ; (Tchang) Ngao fut gratifié du titre posthume de « roi Yuen de Lou[3] ».
En automne, l’impératrice-douairière envoya dire au roi de Tai qu’elle désirait qu’il allât régner à Tchao ; le roi de Tai[4] s’excusa en disant qu’il désirait garder la frontière à Tai. — Le premier précepteur (Lu) Tch’an, le grand conseiller (Tch’en) P’ing et d’autres dirent que Lu Lou, marquis de Ou-sin, était à la tête des marquis et que son rang était le premier ; ils proposaient donc qu’on le nommât roi de Tchao. L’impératrice-douairière y consentit ; par un honneur rétrospectif, elle conféra au marquis K’ang, père de (Lu) Lou, le titre de roi Tchao de Tchao.
- ↑ Ainsi l’impératrice avait causé directement ou indirectement la mort de trois fils de Kao-tsou, à savoir Lieou Jou-i (cf. p. 410), Lieou Yeou (cf. p. 422) et Lieou K’oei, qui tous trois avaient eu le titre de roi de Tchao.
- ↑ En se tuant, il avait renoncé à rendre les sacrifices à ses ancêtres ; or la cause de son suicide était son amour pour sa concubine ; l’impératrice le punit donc rétrospectivement de cette faute en enlevant son titre à ses descendants, c’est-à-dire en supprimant les sacrifices ancestraux de sa famille. Le sens est mis hors de doute par la rédaction de ce passage dans le Tong kien tsi lan, chap. XIII, p 34 v°.
- ↑ Il y a ici une inexactitude, car c’est Tchang Yen, et non Tchang Ngao, qui eut le titre posthume de roi Yuen de Lou.
- ↑ Le roi de Tai était celui des fils de Kao-tsou qui devait devenir l’empereur Hiao-wen Cf. le chapitre suivant des Mémoires historiques.