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KAO-TSOU

Quand la nouvelle de ces événements parvint à la cour[1], le conseiller d’État Lu Tch’an et ceux de son parti envoyèrent aussitôt Koan Yng, marquis de Yin-yn, à la tête d’une armée pour l’attaquer. Quand Koan Yng fut arrivé à Yong-yang[2], il fit ces réflexions :

— Les Lu disposent de toutes les forces militaires à l’intérieur des passes ; ils se proposent de mettre en péril la famille Lieou et de prendre le pouvoir pour eux-mêmes. Maintenant, si je détruis Ts’i et que je revienne annoncer ma victoire, je ne ferai par là que procurer de nouvelles ressources à la famille Lu.

Alors il s’arrêta à Yong-yang et y établit ses cantonnements. Il envoya des émissaires avertir le roi de Ts’i et les vassaux qu’il s’unirait à eux, mais qu’il fallait attendre que la famille Lu se révoltât pour aller tous ensemble l’exterminer. Quand le roi de Ts’i en eut été informé, il retira ses troupes de la frontière de l’ouest et attendit le moment convenu.

Lu Lou et Lu Tch’an auraient voulu faire éclater une révolution dans le pays à l’intérieur des passes ; mais, au dedans, ils avaient peur des marquis de Kiang[3] et de Tchou-hiu[4] et de leur parti ; au dehors, ils craignaient les troupes de Ts’i et de Tch’ou et redoutaient aussi que Koan Yng ne leur fit défection ; ils désiraient attendre, pour donner le signal (de la révolte), que les soldats de Koan Yng se fussent réunis à (ceux de) Ts’i ; dans l’incertitude, ils restaient indécis.

En ce temps, T’ai[5], roi de Tsi-tch’oan, Ou, roi de

  1. Le mot Han [A] est bien mal choisi pour désigner la cour, puisque c’était le parti des Lu, et non celui des Lieou, qui y était alors prédominant.
  2. Cf. note 06.109. .
  3. Tcheou P’o.
  4. Lieou Tchang.
  5. Cf. note 155.