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Page:Sima qian chavannes memoires historiques v2.djvu/501

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augmentation ; s’il y avait (une dépense) qui fût difficile à supporter, il la diminuait aussitôt pour le plus grand bien du peuple. — Il avait voulu un jour élever une Terrasse de la rosée ; il ordonna à des artisans de lui faire un devis qui fut fixé à cent kin[1]. L’empereur dit :

— Cent kin, c’est le patrimoine de dix familles moyennes du peuple ; j’ai reçu les palais des empereurs mes prédécesseurs et je crains toujours d’en être indigne ; à quoi bon cette terrasse ?

L’empereur s’habillait toujours de vêtements en soie grossière de couleur noire ; la femme qu’il aimait, la fou-jen Chen, il lui ordonna que ses vêtements ne traînassent pas à terre, et que les tentures (de ses appartements) n’eussent pas d’ornements ni de broderies ; il montrait par là son sérieux et sa simplicité et il était le modèle de l’empire. — Quand il construisit la sépulture de Pa[2], il la fit tout entière avec des matériaux de terre cuite et n’y souffrit aucun ornement en or, en argent, en cuivre ou en étain ; il ne fit pas élever de tumulus, dans le désir de réaliser une économie et de ne pas importuner le peuple. — Le wei T’o, roi du Nan-yue, se donna à lui-même le titre d’Empereur guerrier ; l’empereur cependant appela auprès de lui les frères du wei T’o, et les combla d’honneur, répondant ainsi par des bienfaits ; T’o renonça alors au titre d’empereur et se déclara sujet[3]. — Après qu’il eut conclu alliance et apparentage avec les Hiong-nou, ceux-ci violèrent le traité et entrèrent pour faire leurs brigandages ; il ordonna cependant aux commandants préposés à la garde des frontières de ne pas envoyer des soldats pénétrer profondément (dans le territoire ennemi) ; il craignait en effet de molester le

  1. C’est-à-dire cent livres d’or.
  2. A 35 li à l’est de la ville préfecturale de Si-ngan.
  3. Cf. Mémoires historiques, chap. CXIII.