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L’ÉCRIN DISPARU

— Pour vous servir, Monsieur, et voici mes deux fils Lucien et Georges que j’ai l’honneur de vous présenter.

— Enchanté de faire votre connaissance, Messieurs, dit-il en leur tendant la main.

— Veuillez donc entrer et vous asseoir Monsieur.

Informé par un de mes amis, qui lui aussi est en villégiature à Vaudreuil, que vous êtes natifs de la belle France, j’ai pensé que vous pourriez me fournir des renseignements assez difficiles à rencontrer.

Un jeune homme d’Ottawa, employé aux archives du Parlement se prépare à publier d’abord une étude sur l’art héraldique, à laquelle il se propose d’ajouter l’historique sommaire des familles nobles établies au Canada avant 1704. J’ai pensé que vous pourriez lui être utiles et m’être agréables en me permettant d’obliger cet ami qui a bien voulu s’adresser à moi.

— Georges, dit la Marquise, as-tu apporté au Canada l’ouvrage du baron d’Arcenay qui traite des blasons et des titres nobiliaires ?

— Je pense l’avoir dans ma bibliothèque, reprit le jeune homme qui monta immédiatement s’en informer.

— À merveille, et bien grand merci, Madame la Marquise ; soyez assurée que j’en aurai le plus grand soin, et qu’avant le nouvel an, il vous sera retourné avec l’expression de ma plus entière gratitude.

— Comment trouvez-vous le Canada, Messieurs ?

— Pays charmant, Monsieur : il réalise à merveille son « ancien nom », hélas ! de Nouvelle-France. Langue, religion, coutumes, usages, mentalité, caractères, sont, à de légères exceptions près, ceux de la France que nous avons laissée, il y a déjà quatre ans.

— La solitude de la campagne, ne vous pèse-t-elle pas un peu ?

— Aucunement : d’ailleurs, avec vos grands journaux quotidiens, aussi riches d’illustrations que de documentation fort bien rédigée, on est parfaitement et promptement renseigné sur tout ce qui se passe des deux côtés de l’Atlantique.

Notre paisible retraite de Vaudreuil elle-même, n’échappe pas à leurs minutieuses investigations.

— Vous êtes sans doute au courant de l’enquête qui se poursuit actuellement avec un intérêt si passionnant, au sujet du drame qui s’est déroulé au Parc des Cyprès ?

— Vous voulez parler du meurtre du jeune Giraldi ?