Page:Simon Levy - Moïse, Jésus et Mahomet, Maisonneuve, 1887.djvu/101

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bien en la déclarant corrompue dans son principe, infectée de l’esprit du mal dès son apparition dans le corps. Il en arrive ainsi d’ordinaire avec ce qui est sacré d’abord une légère atteinte, puis le découronnement, et pour terme final la dégradation complète. Hâtons-nous pourtant d’ajouter que le Christianisme a toujours protesté en pratique contre les conséquences de ses principes spéculatifs. Le cœur, chez lui, a toujours généreusement réagi contre les déductions trop sévères où le menait la logique de son esprit. C’est qu’il faut le dire : son cœur était demeuré plein des larges sentiments que la doctrine juive, sa mère, lui avait communiqués et dont on la sait si riche, tandis que son esprit n’était pas toujours resté maître de lui-même, par la raison que le Christianisme cherchait avant tout à s’accorder avec le Paganisme, à l’effet de pouvoir mieux se l’assimiler et le supplanter en se l’incorporant.