établie dans le couple humain comme en tout le reste, harmonie qui, en nécessitant dans l’un et dans l’autre sexe des dispositions particulières sous le rapport moral comme sous le rapport physique, ne porte néanmoins aucune atteinte à leur égalité, à leur dignité réciproques. Pour nous, il nous suffit d’avoir trouvé ces dernières positivement affirmées dans le Pentateuque, et qui oserait encore en douter après ce que nous venons de citer et d’où il ressort avec la dernière clarté que ce n’est pas sans intention, en parlant de la femme, que le Pentateuque s’est complu dans la répétition des termes mêmes qui lui avaient déjà servi à constater la grandeur originelle de l’homme ? Évidemment, en parlant de la sorte, il a voulu associer la femme à la noblesse native de l’homme, ou plutôt il nous apprend qu’ensemble ils constituent le chef-d’œuvre de la création, et que c’est par eux que Dieu a voulu couronner le magnifique ouvrage dont sa sagesse venait d’amener le terme avec la fuite du sixième jour.
Ce principe de l’égalité morale de la femme si solennellement inscrit au frontispice du Pentateuque, nous le tiendrons maintenant bon pour l’opposer, à l’occasion, à toutes les attaques dont le Judaïsme pourrait être l’objet, soit par suite de sa tolérance pour la polygamie, soit par suite de sa loi autorisant la répudiation et le divorce, loi qui, nous nous hâtons de le déclarer, n’est en rien attentatoire à la dignité de la femme. Nous disons sa tolérance pour la polygamie, car, il va de soi, qu’après avoir commencé par élever la femme à la hauteur de l’homme, il n’a pas pu ensuite venir la rabaisser par principe, en la plaçant dans cet état d’infériorité et de dépendance qu’entraîne forcément après soi la multiplicité des épouses au sein d’un même ménage. Et la meilleure preuve que la faculté d’épouser plusieurs femmes n’a été qu’une simple concession faite par Moïse à