Page:Simon Levy - Moïse, Jésus et Mahomet, Maisonneuve, 1887.djvu/176

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sûrement un chemin vers l’Immortalité céleste ; ce chemin, nous pourrons encore le prendre ou le délaisser ; toute liberté nous sera toujours accordée pour cela ; pas plus qu’actuellement Dieu ne nous forcera à être vertueux et heureux ; seulement, d’une manière plus facile qu’aujourd’hui, nous nous trouverons sur une pente naturelle vers le bien, nous nous tiendrons plus aisément éloignés du mal, parce que, pénétrés comme nous le serons de la connaissance de Dieu, nous saurons apprécier la sainteté du devoir, et que nous aspirerons davantage, par la connaissance que nous aurons de la vérité, à nous rapprocher de Celui qui en est la source, à gagner son amour, à mériter sa protection, en nous unissant à lui par les liens les plus étroits de l’attachement du cœur basé sur le savoir de la raison.

Voilà ce que nous croyons et, en le croyant d’une foi sincère et profonde, nous sommes avec le Judaïsme et avec les vues les plus élevées d’une saine philosophie dans la voie de la destinée de l’homme, ainsi que de celle de l’Humanité tout entière. Heureuse religion que la religion israélite qui a su ainsi, au début des siècles et presque au berceau du monde, embrasser d’un coup d’œil d’aigle toute la suite des péripéties à travers lesquelles le genre humain serait appelé à marcher à ses fins, et qui a su incarner dans un peuple l’idée de la perfectibilité, de façon qu’elle survécût jusqu’à son accomplissement final, à toutes les soi-disantes manifestations du Messie !

Oui, Israël a eu la gloire d’avoir, d’une part, ouvert les espérances de l’homme vers l’avenir et son âge d’or futur, pendant que les païens n’ont su se tourner que vers le passé avec son âge d’or à jamais évanoui, et, d’autre part, d’avoir toujours su tenir bon contre tous les prétendus Messies qui ont tenté de faire disparaître ces belles espérances sans en avoir au préalable amené la réalisation. Car, en définitive, lequel des deux