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Page:Simon Levy - Moïse, Jésus et Mahomet, Maisonneuve, 1887.djvu/205

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CHAPITRE VIII

VIE FUTURE


Il règne encore aujourd’hui un très singulier préjugé sur ce qu’une religion doit enseigner concernant les choses qui se passent dans la vie future. Pour peu qu’elle se montre là-dessus timide ou réservée, on la déclare déchue, on lui ôte son plus beau titre, celui de religion de l’avenir. Ne rien dire des demeures éternelles où s’en vont tous les mourants qui ferment successivement les yeux à la lumière du soleil ; ne pas savoir comment ils prendront possession, qui du paradis, qui de l’enfer, quelle étroitesse de vue, quel signe de faiblesse et d’incapacité, quelle marque de caducité ! Une semblable religion, une religion aussi ignorante, aussi peu au courant des secrets de l’autre monde, peut avoir été bonne à éclairer l’Humanité à son berceau, mais elle ne suffit plus à la société actuelle. C’est bien ainsi, si nous ne nous trompons, que l’on a souvent apostrophé le mosaïsme, qui, nous le confessons, a gardé un silence complet sur les diverses manières dont peut s’exercer la justice divine dans la vie future.

Nous répondons : au contraire quelle hardiesse, quelle témérité ç’eût été d’en parler ! Car enfin, sur quoi la Bible se serait-elle fondée pour dire la nature du sort réservé à l’âme quand elle arrive au séjour des immortels, comment elle y jouit de ses bonnes œuvres passées, et de quelle façon elle y souffre