à l’influence, à l’action des mauvais génies ; Moïse, au contraire, ne voit partout, en tout que Dieu et la liberté humaine. De là dans la Synagogue la réaction actuellement consommée contre les idées démoniaques, tandis que dans l’Église et dans la Mosquée, le diable et Eblis sont encore aujourd’hui considérés presque comme autant de puissances rivales du Créateur, puisqu’ils se plaisent et non sans succès, paraît-il, à lui enlever les hommages des mortels.
Cependant, que l’on n’aille pas s’étayer du silence gardé par la Bible sur l’exacte nature des peines et des récompenses à venir, pour avancer que le Judaïsme laisse indécise la question si grave de leur matérialité ou de leur non matérialité, de leur éternité ou de leur non éternité. Tous ces divers problèmes se posent parallèlement l’un à l’autre et n’ont entre eux aucune solidarité de solution. On peut parfaitement se récuser quand il s’agit d’affirmer que les choses dans la vie future se passent de telle ou de telle façon, que le Paradis a tant et tant de compartiments, l’Enfer tels et tels supplices, tandis qu’on peut afficher la prétention de savoir si les rémunérations dans l’autre vie sont matérielles ou non matérielles, éternelles ou non éternelles ; que faudrait-il en effet pour le premier cas ? Avoir été admis dans les secrets du Très-Haut et introduit dans les demeures de l’immortalité. On comprend qu’une sage théologie s’arrête devant la pente qui mène à de semblables témérités. Au contraire, que faut-il pour la solution de l’autre problème ? Établir simplement que le rapport moral qui existe entre la vérité de l’immortalité et celle de la rémunération exige chez les deux la présence d’éléments identiques ; que, comme l’âme est immortelle, mais d’une immortalité toute spirituelle ; que, comme l’éternité n’appartient pas en propre à l’âme, la rémunération non plus n’est pas d’elle-même éternelle ; enfin, de