Page:Simon Levy - Moïse, Jésus et Mahomet, Maisonneuve, 1887.djvu/242

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taire quand il a hautement affirmé et enseigné « que le péché n’est point inexpiable ; que les justes, même païens, participent à la vie et à la béatitude éternelle[1] ». C’était là vraiment inviter les hommes à se pardonner réciproquement comme Dieu pardonne à chacun d’eux ; c’était leur mettre au cœur l’inappréciable disposition de se supporter mutuellement avec leur diversité d’opinions, de croyances et de convictions qui, après tout, ne sont que le produit de la liberté dont Dieu a jugé convenable de doter sa créature favorite. Puisque cette noble faculté a été octroyée à l’homme, il faut qu’on la respecte et qu’on se garde d’y jamais porter atteinte par une pression quelconque exercée sur la pensée ou la conscience ; et puisque Dieu a permis que chacun disposât librement de sa raison et de sa foi, ne ravissons à personne, dans le cas où il aurait fait un usage blâmable de l’une ou de l’autre, la consolation d’obtenir son pardon après qu’il aura expié ses erreurs dans la vie présente ou dans la vie future.

  1. Talmud, traité Kidouschin, p. 40, et traité Abodath Elilim, p. 3 ; voir aussi Maïmonide Jad Hachsaka Hilchoth Teschouba, chap. III.