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CHAPITRE IX

RÉSURRECTION


La résurrection est une dernière façon d’affirmer la persistance de l’âme après le trépas. C’est aussi le dernier dogme dont il nous reste à parler dans cette partie de notre livre. Ce dogme a été admis par les trois religions sémitiques sans grande divergence d’opinions, et il était naturel qu’il le fût. Comme toutes les trois se fondent sur la Bible et qu’elles y puisent leurs inspirations et leurs déductions de foi, il eût été par trop surprenant qu’elles n’eussent pu arriver à se mettre d’accord quand il s’agit d’une croyance aussi nettement formulée que l’est celle à la résurrection des morts. Que sur la question de la Providence, sur celle de la liberté humaine et encore sur celle de l’existence du mal, le Christianisme et le Mahométisme diffèrent en quelque chose d’avec la religion juive, cela tient sans doute à ce qu’ils n’ont pas su entrer aussi avant qu’elle dans l’esprit des Saintes Écritures, obsédés qu’ils étaient du désir de fondre dans la vérité sinaïque des éléments tirés d’ailleurs. Il ne suffit pas d’entendre le texte sacré et de savoir le translater de la langue sainte dans sa langue propre. Ce ne serait là qu’une science de mots. Il faut encore le rattacher en l’expliquant à ce qui précède et à ce qui suit, et en faire cadrer la signification avec l’ensemble du système dont il est lui-même l’anneau qui l’y rattache. Disons-le sans ambages : il faut, pour