Page:Simon Levy - Moïse, Jésus et Mahomet, Maisonneuve, 1887.djvu/254

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enfants de Sion, vos cadavres revivront et avec les vôtres le mien se relèvera aussi. Réveillez-vous, et réjouissez-vous, habitants de la poussière ! La rosée du ciel sera en ce jour une rosée vivifiante, et la terre rendra les trépassés qu’elle avait reçus[1]. »

Ce n’est pas le second Isaïe qui parle ainsi, mais le premier du temps d’Ezéchias, longtemps, cent cinquante ans, avant qu’Israël n’allât en captivité chez les Babyloniens et les Perses auxquels on voudrait qu’il eût emprunté l’idée de la résurrection. Ce dogme, comme on le voit, est déjà alors magnifiquement décrit ; il fournit matière à des discours d’une éloquence presque hors ligne, et il est déjà traduit en symboles. Pour avoir pu servir à cela il avait donc fallu que le peuple en fût pénétré, comme on l’est d’une antique croyance. Voilà pourquoi il aimait à le trouver sur les lèvres de ses prophètes.

Citerons-nous enfin les paroles de Daniel ? Cela ne servirait à rien, puisque les écrits de Daniel sont postérieurs à la captivité babylonienne. Et l’on ne saurait être plus clairement explicite que Daniel l’a été sur le dogme de la résurrection : « Plusieurs de ceux qui dorment maintenant dans la poussière se réveilleront, ceux-là pour la vie éternelle, ceux-ci pour une honte et un opprobre éternels. » Et pour confirmer ce semble, encore davantage, cette vieille et constante prédiction, Dieu apparaît en tout dernier et dit à Daniel : « Quant à toi, le terme de ta vie approche ; tu iras te reposer avec tes pères, et, sur la fin des jours, tu reprendras le cours de la destinée[2]. » Heureuse espérance dans laquelle s’endorment aujourd’hui encore tous les hommes de foi en Israël !

Ainsi énoncé et affirmé par la Bible, le dogme de la résurrection

  1. Isaïe, chap. XXIV, v. 19 à 23, v. 9. et chap. XXVI, v. 1, 13, 14 et 19.
  2. Daniel, chap. XII, v. 2 et 13.