Page:Simon Levy - Moïse, Jésus et Mahomet, Maisonneuve, 1887.djvu/293

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des faits de la nature ainsi que par la réflexion, que Dieu seul est véritablement grand en bonté, en puissance et en sagesse, l’honorer de nos hommages et de notre adoration, lui vouer une obéissance entière et parfaite, enfin lui adresser nos vœux et nos prières.

Ainsi, deux choses sont nécessaires, indispensables pour bien servir Dieu, d’abord de le connaitre, ensuite d’avoir le ferme désir de lui obéir. Et comme si l’on avait voulu rendre la tâche plus facile à l’homme, ces deux choses naissent ordinairement à la suite l’une de l’autre, sans effort aucun. Celui qui, en élevant ses pensées vers Dieu, est parvenu à se faire une juste idée des perfections divines, se sentira aussitôt porté naturellement à accepter, selon le mot expressif des docteurs israélites, « le joug du royaume des cieux[1] ». Pénétré d’admiration pour l’Être suprême, il ne tardera pas à s’incliner respectueusement devant lui, à effacer sa volonté devant la sienne et à imposer silence à tout penchant qui tendrait à l’éloigner de la Loi sinaïque, dans laquelle Dieu a plus spécialement marqué sa volonté, en y inscrivant des règles de conduite pour les circonstances majeures de la vie. Voilà pourquoi la Bible a voulu d’abord qu’on connût Dieu et a ensuite prescrit le devoir de l’aimer et de le craindre avant celui de le servir. Elle voulait préalablement établir dans le cœur le règne de Dieu, en l’honneur duquel elle organiserait un culte.

Le mot culte a une double signification. Il exprime ce sentiment de vénération que l’on éprouve pour Dieu quand on est arrivé à le comprendre dans ses sublimes perfections ; cela, c’est le culte intérieur. Le mot culte répond encore à l’ensemble des pratiques que chaque religion impose à ses fidèles, pour rame-

  1. Deut., chap. X, v. 12.