Page:Simon Levy - Moïse, Jésus et Mahomet, Maisonneuve, 1887.djvu/317

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suprême, d’y puiser cet esprit de droiture, de justice, de générosité et de bienveillance, qui nous rend le commerce avec nos semblables si aisé, si charmant, qui garantit le bonheur de la société où nous vivons, et assure notre sécurité à nous ainsi que la sécurité du monde entier. Malheur à celui qui ne sent pas la nécessité de se présenter souvent devant Dieu pour se réchauffer aux rayons de ce soleil de vérité ! Il aura étouffé sa plus noble tendance, car c’est une tendance, presqu’un instinct qui nous pousse à rechercher Dieu pour lui exprimer notre amour, lui témoigner notre gratitude ; c’est une loi de notre nature, loi admirable, loi précieuse et qui atteste la bonté du Créateur jusque dans l’adoration qu’il exige de nous. Cette adoration, il ne la veut pas pour lui ; en quoi pourrait-elle le rehausser ? mais pour nous, parce qu’elle sert à nous fortifier dans nos bonnes résolutions, et qu’elle entretient en nous ce mâle courage que nous avons besoin de déployer dans la lutte formidable contre le vice.

Jésus priait de la manière suivante : « Notre père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié. Ton règne vienne ; ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien. Pardonne-nous nos péchés comme aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. Et ne nous induis point dans la tentation ; mais délivre-nous du malin ; car à toi appartient le règne, la puissance et la gloire à jamais. Amen[1]. »

Voici peut-être quelle a été la prière journalière de Mahomet : « Seigneur, ne nous punis pas des fautes commises par oubli ou par erreur. Seigneur, ne nous impose pas le fardeau que tu as imposé à ceux qui ont vécu avant nous. Seigneur,

  1. Matthieu, chap. VI, v. 9 à 13.