Page:Simon Levy - Moïse, Jésus et Mahomet, Maisonneuve, 1887.djvu/324

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Voyons tout de suite comment le Judaïsme les comprend et les enseigne. Nous rechercherons après cela si le Christianisme et le Mahométisme ont su mieux faire que lui, ou si, ici encore, les principes dogmatiques professés par les deux nouvelles religions n’ont pas entravé l’épanouissement de cette série de devoirs. Seulement que l’on ne s’attende pas à nous voir détailler séparément les devoirs en vers le corps et ceux envers l’âme. L’homme est un être tellement complexe et si peu séparable, même en pensée, qu’il y aurait quelque difficulté à dire d’une façon tranchée : voici les devoirs envers le corps et voici les devoirs envers l’âme. Pour l’accomplissement des premiers, il est souvent nécessaire de quelques éléments des seconds et vice versa. Nous préférons donc réunir à la fois le corps et l’âme et examiner les devoirs négatifs envers le corps et l’âme pour de passer aux devoirs positifs envers les deux.

§ I
DEVOIRS NÉGATIFS ENVERS LE CORPS ET L’ÂME

Si Dieu, en unissant notre âme à notre corps, ne l’avait pas unie à lui d’une manière tellement étroite qu’elle dût ressentir le contre-coup de sa force ou de sa débilité, nous n’eussions certes jamais songé à consacrer quelques instants du temps si précieux que nous avons à vivre, à nous occuper des besoins de ce corps, et à le prémunir contre toute défaillance prématurée. La raison ne nous aurait-elle pas conseillé de laisser cet amas de boue rentrer dans la poussière d’où il est sorti et engraisser le sol qui lui sert de sépulture ? Lasse de cet implacable ennemi qui, chaque jour, lui suscite de nouvelles difficultés, lui présente de nouveaux obstacles à surmonter, de nouveaux combats à soutenir, elle nous aurait même fait un devoir de nous