Page:Simon Levy - Moïse, Jésus et Mahomet, Maisonneuve, 1887.djvu/37

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les enseignements principaux du Judaïsme, et je ne sache pas que les docteurs chrétiens et musulmans aient revendiqué, pour leurs croyances respectives, la gloire d’avoir proclamé des principes plus purs et plus capables de fonder une bonne morale que ceux que je viens d’indiquer.

Toute la question entre ces docteurs et les docteurs juifs est de savoir si l’ancienne alliance a déjà promulgué ces principes, ou bien s’il a fallu, pour les apprendre au monde, l’avènement de deux nouvelles révélations, l’une en la personne de Jésus, l’autre en la personne de Mahomet. C’est à examiner cette proposition que nous allons consacrer la première partie de ce livre. Il va sans dire que nous demeurerons toujours sur la défensive. Nous respectons trop la croyance d’autrui pour nous permettre de l’attaquer en quoi que ce soit. Pour la plupart du temps, nous nous bornerons à exposer les éléments de la doctrine morale et religieuse du Judaïsme ; par là il sera facile de juger quels sont ceux d’entre ces éléments qu’il a légués aux religions qui l’ont suivi et dont nous ferons connaître les plus importants enseignements. Et lorsque nous aurons montré ce qu’est la doctrine juive, comment elle s’est formée et continuée, de quelle façon et au moyen de quels principes larges et féconds elle a su, au milieu des circonstances les plus critiques, réserver pour l’avenir les droits imprescriptibles de la raison, de la justice et de la liberté, nous ferons encore voir, dans une seconde partie, que sa morale pratique ne le cède en rien à celle d’aucun autre peuple, ni d’aucune autre religion. Il deviendra alors manifeste que tout s’accorde, s’enchaîne et se lie dans le Judaïsme, cette religion admirable que Dieu protège depuis des siècles, et dont il fait avancer lentement, insensiblement, le triomphe à travers toutes les vicissitudes qui accablent le peuple d’Israël.