Page:Simon Levy - Moïse, Jésus et Mahomet, Maisonneuve, 1887.djvu/38

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE II

DE DIEU ET DE SON IMMATÉRIALITÉ


On s’accorde généralement à dire que le Judaïsme a proclamé et contribué à faire triompher le dogme de l’Unité de Dieu. Le fait est exact et on ne saurait trop le répéter à la louange de la religion juive ; car, c’est réellement de la reconnaissance universelle de ce dogme, compris et accepté dans son entière portée comme avec toutes ses conséquences, que dépend le futur bonheur de l’humanité. Cela est tellement vrai, que jusqu’à présent, on a toujours vu s’élever en grandeur, en dignité et en noblesse, tous les peuples qui l’ont pris pour base de leurs lois sociales et morales.

Mais ce que l’on n’a pas assez dit à notre gré, c’est la manière dont le Judaïsme s’y est pris pour établir si solidement la croyance en un Dieu unique dans le cœur des Hébreux ; ce que l’on n’a pas assez fait ressortir, c’est que, par la seule proclamation de l’immatérialité du Créateur, il est parvenu à maintenir le dogme de l’Unité de Dieu intact, en dépit de tous les assauts que lui ont livrés dans le cours des siècles tantôt le paganisme des peuples aborigènes de la Palestine, tantôt le polythéisme plus élégant et mille fois plus enchanteur de la Grèce polie et civilisée. Et chose remarquable ! c’est justement dans ce caractère que l’on a tant négligé de relever dans le Judaïsme, qu’il a été copié par les deux religions sorties