peut naître que d’un père et d’une mère qui sont eux-mêmes une ignominie dans la famille de Jacob. « Quand un homme marié, disent-ils, avec le texte sacré, ose lever les yeux sur une autre femme, en convoiter la possession, alors même qu’elle ne professe pas sa foi religieuse, et s’unir à elle malgré l’évidente désapprobation que la religion lui inflige par avance, il n’y a plus rien d’étonnant qu’un heureux fruit ne puisse résulter d’une union aussi condamnable[1]. » La passion ayant cimenté les liens, l’absence de la passion les brisera. Cette femme qui est entrée au domicile conjugal dans un moment d’égarement du mari, y trouvera bientôt l’indifférence et le dédain. Que voulez-vous que devienne alors l’enfant né d’une telle union ? La mère étant considérée comme une étrangère, et trouvant partout la désaffection au lieu de l’amitié, le fils auquel elle a donné le jour ne sera-t-il pas ce fils insoumis dont il vient d’être question ? Dès que le dévergondage des mœurs s’installe au foyer domestique ; dès que le mariage cesse d’être cette institution jalouse, exclusive, absolue, qui ne se partage pas, parce qu’elle ne peut reposer que sur deux têtes, l’époux et l’épouse, c’en est fait de l’éducation des enfants.
Il faut que le premier exemple de moralité sorte de la maison paternelle ; il faut que le fils et la fille apprennent auprès du père et de la mère à résister à la passion, à écouter toujours plutôt la voix de la raison que celle des sens. Le parfait accomplissement de leurs devoirs envers les parents, dépend tout entier de l’accomplissement des devoirs des parents entre eux, et encore de l’accomplissement de ceux qu’ils ont à remplir envers leurs enfants. La dignité du mariage, la paix conjugale, l’éducation des enfants, sont trois choses qui se tiennent étroite-
- ↑ Deut., chap. XXI, v. 1 à 21 avec commentaire du Midrasch.