lopper les trois principales bien connues et sous lesquelles toutes, en général, viennent se ranger. Ce sont : les obligations envers le concitoyen, quant à son honneur, quant à ses intérêts et quant à sa personne.
Puisque la paix de l’État est la base essentielle de l’ordre qui y doit régner, quoi de plus nécessaire d’abord que de ménager, en toutes circonstances, l’honneur de son concitoyen ? Ce n’est que justice lorsqu’on condamne une action douteuse et qu’on blâme une entreprise repréhensible. Encore n’est-il pas toujours opportun ni indispensable de le faire en public. À de détestables projets, audacieusement conçus, une répression exemplaire, rien de plus légitime. Mais pourquoi châtier avec virulence de petits défauts faciles à corriger. C’est surtout contre cette manie de médire, de colporter de méchants propos sur le voisin, de le calomnier et de le faire rougir, que s’élèvent les docteurs israélites, parce qu’ils savent qu’avec elle aucune tranquillité, aucune union, aucune concorde n’est possible. « Trois pécheurs descendent aux enfers et n’en remontent plus, et l’un d’eux est celui qui porte atteinte à l’honneur de son semblable[1]. »
Ayant introduit la discorde dans ce monde, il ne peut prétendre à la paix dans le monde futur. « Il faut, continuent-ils dans leur délicieux langage, il faut que l’honneur de notre prochain nous soit aussi cher et aussi sacré que notre propre honneur[2] » ; plus même, « que nous craignions d’y toucher comme nous craindrions de toucher à l’honneur d’un maître vénéré[3] ». « Ne jamais suspecter les intentions de personne, se mettre en garde contre tout soupçon injuste et gratuit, prêter à tout ce qui se pense et se pratique autour